6 -16 août 2021 : Retraite de Vajrasattva à l’Institut Vajra Yogini avec Yangsi Rinpoché.
En 2020, en raison de la pandémie et des mesures de sécurité imposées par le gouvernement, Yangsi Rinpoché n’avait pu venir diriger la retraite annuelle de Vajrasattva à l’Institut comme les autres années. Malgré ces restrictions, nous avions réussi à organiser une retraite en ligne et depuis son centre de Maitripa, à Portland, Rinpoché guida cette retraite virtuelle.
En 2021, nos prières et aspirations répétées portèrent leurs fruits, les conditions sanitaires s’étaient améliorées et Rinpoché avait accepté de venir en personne. Après quelques mois de suspense, ne sachant pas vraiment s’il pourrait ou non se rendre en France, nous avons ressenti une immense joie en voyant Rinpoché descendre de la voiture qui venait de s’arrêter devant l’Institut, puis marcher lentement en saluant tous les gens qui étaient venu l’accueillir avec des écharpes colorées, de larges sourires et de sincères remerciements au bout des lèvres. C’était le mois d’août, le soleil tapait fort et nos yeux brillaient par-dessus nos masques !
À peine arrivé, Rinpoché entra dans la gompa et offrit des longues prosternations devant le stoupa reliquaire de Gueshé Tèngyé. Des larmes perlaient maintenant à nos yeux ! Quelle merveille que Rinpoché soit venu de si loin pour nous aider, avec Vajrasattva, à purifier notre esprit et oublier les difficultés que nous avions traversées.
Rinpoché commença la retraite dès le lendemain en donnant l’initiation de Vajrasattva solitaire et des conseils de pratique. Les séances furent structurées selon ses souhaits, en commençant par des prosternations aux 35 bouddhas, complétées par le gourou yoga de Lama Tsong Khapa. Afin de transformer notre esprit, Rinpoché nous demanda d’y ajouter le Chant des quatre attentions, l’Appel au Lama de loin et les versets de la Roue aux lames acérées en lien avec la vacuité.
Les gens qui ne pouvaient pas faire toute la retraite ou n’avaient pas été testés, purent néanmoins participer à certaines sessions assiss sur la pelouse à l’extérieur de la bergerie. Chacun put aussi assister aux soirées organisées tous les deux jours sur l’esplanade où Rinpoché et Gueshé Lodèn guidèrent les récitations des Louanges aux 21 Taras et une pratique de fumigation pour éliminer les obstacles que nous avions engendrés. Enfin, sous les étoiles illuminées, Rinpoché nous donna généreusement la transmission orale du Soutra du Diamant.
Au premier jour de la retraite, Rinpoché avait suggéré que nous notions nos expériences méditatives en lien avec la vacuité et que nous en fassions un spectacle pour clôturer la retraite. Les volontaires étaient nombreux, les idées encore plus et les répétitions houleuses. Comment intégrer les idées de chacun de façon dans un spectacle à la fois cohérent et léger. Drôle si possible ! Heureusement « co-vide » et interdépendance allaient bien ensemble et le « précieux virus » fut évidemment le déclencheur de scénarios improvisés. On pouvait transformer les difficultés en humour en y injectant un peu de Dharma. La bénédiction des maîtres et du lieu fit le reste et tout le monde finit par trouver sa place.
Le jour venu, Rinpoché nous conduisit en file indienne sur la scène ouverte d’un théâtre de verdure à l’ombre des chênes, au son de l’accordéon. Chants, duos, danses, foulards et bulles se succédèrent, jaillissant de la vacuité au milieu des éclats de rire.
Pour terminer, Rinpoché nous entraîna en pleine lumière autour du stoupa blanc où tous les participants réussirent à former un cercle complet. Et, réunis autour de Rinpoché devant la porte du château, (en respectant la distanciation !), nous entonnâmes en chœur un « blues de la vacuité » (Tongpa Nyi Blues) où l’interdépendance et la joie de chacun dispersèrent nos soucis dans la dimension absolue.
Merci Rinpoché d’être toujours là, à la porte de nos cœurs, et d’y entrer chaque fois que nous vous invitons.
Christian Charrier